Santé et Bien-être

Comment une herbe de cuisine courante peut combattre les symptômes du COVID long (et d’autres maladies chroniques)

Par Valerie F. , le 19/05/2023 , mis à jour le 19/05/2023 - 8 minutes de lecture
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Vous êtes-vous déjà demandé à quel point une simple herbe comme le romarin pourrait avoir des impacts significatifs sur notre santé ? De récentes découvertes scientifiques suggèrent que cette herbe, qui est souvent utilisée pour relever les plats, pourrait bien être une arme secrète contre les symptômes persistants du COVID long et d’autres maladies chroniques.

Le défi du COVID long

Alors que nous continuons à naviguer dans les eaux troubles de la pandémie, un phénomène préoccupant émerge: le COVID long. Des milliers de personnes, ayant survécu à l’infection initiale par le COVID-19, restent coincées dans un état de malaise persistant, avec des symptômes allant du brouillard cérébral à la fatigue chronique, en passant par des problèmes respiratoires, cardiaques et rénaux continus. Ajoutez à cela une perte ou une altération du goût et de l’odorat, et la réalité de vivre avec le COVID long commence à prendre une forme terrifiante. Mais que se passerait-il si une solution à ce problème était cachée à la vue de tous, dans notre cuisine ?

Le romarin : une vieille connaissance aux nouvelles vertus

L’histoire du romarin en médecine traditionnelle

Récemment, une étude parue dans la revue Antioxidants a jeté un nouvel éclairage sur le rôle potentiel du romarin dans la lutte contre le COVID long. Les chercheurs de l’Université technologique de Tokyo, de l’Institut de recherche Scripps en Californie et de l’École de médecine de l’Université de Californie à San Diego ont découvert que cette humble herbe pourrait détenir la clé pour soulager certains des symptômes les plus débilitants de cette condition.

Le pouvoir des antioxydants du romarin

L’étude montre que le romarin est riche en antioxydants puissants, notamment l’acide carnosique et le carnosol. Ces deux composés ont fait l’objet d’études précédentes montrant leur capacité à inhiber les cytokines inflammatoires, de petites protéines qui agissent comme des messagers entre les cellules, initiant une réponse immunitaire contre les envahisseurs viraux et bactériens.

le romarin pour traiter le covid long

Comment le romarin combat l’inflammation ?

La tempête de cytokines et le COVID-19

Pourquoi est-ce important ? Il se trouve que l’une des caractéristiques les plus dangereuses du COVID-19 est ce qu’on appelle la “tempête de cytokines”. C’est lorsque le système immunitaire du corps réagit de manière excessive à une infection, libérant une quantité démesurée de cytokines. Cette réaction hyperactive peut finir par causer plus de mal que de bien, endommageant les tissus et les organes.

Le rôle du romarin dans la lutte contre l’inflammation et le COVID long

Des études ont montré que le romarin, grâce à ses antioxydants, a la capacité de réduire l’inflammation, ce qui pourrait s’avérer crucial pour soulager les symptômes du COVID long. Par exemple, l’acide carnosique du romarin pourrait réduire l’inflammation dans le cerveau, protégeant ainsi les cellules cérébrales de la mort causée par le stress oxydatif. Cela pourrait potentiellement aider à atténuer certains des symptômes neurologiques les plus troublants du COVID long, comme le brouillard cérébral et les troubles de la mémoire.

Les effets du romarin sur d’autres maladies chroniques

L’action anti-inflammatoire du romarin ne se limite pas au COVID long. Les chercheurs ont également observé que le romarin pourrait avoir des effets bénéfiques sur d’autres maladies chroniques qui sont caractérisées par une inflammation chronique, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

Des pilules de romarin pour combattre le COVID long ?

Une solution potentielle pour les symptômes du COVID long

Avec ces résultats encourageants, la possibilité d’utiliser le romarin comme traitement potentiel contre le COVID long a été mise en avant. Les chercheurs suggèrent qu’une pilule à base d’acide carnosique, le puissant antioxydant du romarin, pourrait constituer une approche prometteuse pour traiter les symptômes graves du COVID-19 et du COVID long.

La sécurité de l’acide carnosique

Un autre avantage de l’acide carnosique est sa sécurité. Les chercheurs affirment que cet ingrédient a non seulement la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique – une barrière du corps qui protège le cerveau des molécules toxiques dans le sang – mais qu’il est également capable de supprimer les cytokines inflammatoires, potentiellement prévenant ainsi une tempête de cytokines.

Les questions soulevées

Le romarin peut-il réellement traiter le COVID long ?

Bien que les résultats de cette étude soient prometteurs, ils soulèvent plusieurs questions. Le romarin peut-il réellement traiter efficacement les symptômes du COVID long? Si oui, comment cela se traduit-il dans la pratique? Est-ce que cela signifie que nous devrions tous ajouter plus de romarin à notre alimentation, ou est-ce que l’effet est seulement notable avec des suppléments concentrés ?

Quelle quantité de romarin est nécessaire pour obtenir des effets bénéfiques ?

Une autre question concerne la dose de romarin nécessaire pour obtenir ces effets bénéfiques. Combien de romarin devrions-nous consommer pour voir une amélioration des symptômes du COVID long? Et quelle est la meilleure façon de consommer le romarin pour maximiser ses bienfaits pour la santé?

Quels sont les effets secondaires potentiels de la consommation de romarin ?

Et qu’en est-il des effets secondaires ? Bien que le romarin soit généralement considéré comme sûr, y a-t-il des risques associés à sa consommation en grandes quantités ou sous forme de suppléments concentrés?

Limites de l’étude

Cette recherche pourrait s’avérer très utile pour lutter contre le COVID-19 sévère et le COVID long, mais il est important de garder certaines choses à l’esprit. Premièrement, les chercheurs n’ont pas testé l’efficacité du romarin contre le COVID-19 dans un essai clinique. Par conséquent, ils ne peuvent pas affirmer avec certitude que le romarin réduit les symptômes du COVID. Bien qu’il puisse aider à soulager un large éventail de maux, dont l’indigestion, les douleurs musculaires et articulaires, l’alopécie (liée au COVID-19) et le brouillard cérébral, personne ne sait avec certitude s’il soulage les maux causés par le COVID.

De plus, il est peu probable que des remèdes naturels comme le romarin empêchent une infection par le COVID-19 ou le développement du COVID long. Les chercheurs notent que la gravité d’une infection dépend de l’exposition au virus et de l’endroit où l’infection se propage dans le corps (si le virus pénètre dans vos poumons, l’infection sera probablement beaucoup plus grave).

En outre, il n’est pas sûr d’ingérer de grandes quantités de romarin ou d’extrait de romarin. Des doses plus élevées de feuilles de romarin sous forme de supplément peuvent causer des effets secondaires graves, tels que des vomissements et des spasmes. L’huile de romarin est toxique et ne doit jamais être prise par voie orale. Le romarin peut également interagir avec certains médicaments, y compris les anticoagulants, les médicaments pour l’hypertension et les diurétiques.

Néanmoins, il ne fait pas de mal d’intégrer davantage de romarin dans votre alimentation, tant que vous ne dépassez pas la quantité recommandée. Mount Sinai Health précise que vous ne devriez pas dépasser quatre à six grammes de l’herbe séchée par jour. Si vous optez pour du romarin frais, une ou deux branches par jour suffisent largement. Vous pouvez également ajouter du romarin à votre savon de bain ou à votre shampooing pour obtenir des bienfaits supplémentaires. Au minimum, vous adorerez l’aromathérapie.

Le mot de la fin…

Pour résumer, le romarin semble être une mine d’or d’antioxydants, avec des effets anti-inflammatoires potentiels qui pourraient être bénéfiques dans le traitement des symptômes persistants du COVID long et d’autres maladies chroniques. Cependant, davantage de recherches sont nécessaires pour comprendre exactement comment ces bénéfices peuvent être optimisés et utilisés dans un contexte thérapeutique. En attendant, pourquoi ne pas ajouter un peu de romarin à votre prochain repas? Vous pourriez bien faire plus que simplement améliorer le goût de votre plat.

  • Satoh T, Trudler D, Oh C-K, Lipton SA. Potential Therapeutic Use of the Rosemary Diterpene Carnosic Acid for Alzheimer’s Disease, Parkinson’s Disease, and Long-COVID through NRF2 Activation to Counteract the NLRP3 Inflammasome. Antioxidants. 2022; 11(1):124. https://doi.org/10.3390/antiox11010124
  • Li, X., Zhao, L., Han, J.-J., Zhang, F., Liu, S., Zhu, L., Wang, Z.-Z., Zhang, G.-X., & Zhang, Y. (2018). Carnosol Modulates Th17 Cell Differentiation and Microglial Switch in Experimental Autoimmune Encephalomyelitis. Frontiers in Immunology, 9. https://doi.org/10.3389/fimmu.2018.01807

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VALÉRIE F. - Rédactrice diététicienne-nutritionniste professionnelle, spécialiste des jus de santé, j'aime apporter mes conseils relatifs à l'alimentation en fonction des conditions traitées.

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